samedi 18 octobre 2008

Ingres au Musée de la vie romantique

Exposition

Les dessins d'Ingres à la Vie romantique




Du 16 septembre au 4 janvier au musée de la Vie romantique (9e), une promenade unique dans les coulisses de la création du meilleur dessinateur de son temps, Jean-Auguste-Dominique Ingres (1780-1867): l'expo réunit une centaine de dessins préparatoires, choisis par Catherine Lépront dans les réserves du musée Ingres à Montauban.


Romancière, nouvelliste, essayiste, dramaturge, auteur d’une trentaine d’ouvrages, Catherine Lépront a tracé ici un cheminement très personnel, guidée par une fascination pour la gestuelle particulière du peintre, son goût pour les extravagances en exprimant sa profonde admiration en particulier pour les études du Martyre de saint Symphorien (Autun, cathédrale Saint-Lazare, 1824).«Des premières idées aux ultimes décisions, des compositions d’ensemble aux infimes détails inlassablement repris, il y a là toutes les étapes du processus de création d’une oeuvre, explique Madame Lépront. Mais aussi les traces que laisse Ingres du cheminement de sa pensée, de ses errances, de ses indécisions, devant les innombrables virtualités qu’offre la surface à peindre. Plus l’idée se précise plus le dessin est épuré. Le corps semble perdre de sa matière, littéralement se désincarner pour qu’il n’en subsiste que son contour essentiel, sa forme stricte. Comme si Ingres avait procédé par gommages successifs de données superflues.»

Dans ses élongations ou ses disproportions, le peintre reflète l’inquiétude et la folie tourmentée des Romantiques. Ingres en effet, n’hésite pas à bousculer les lois de l’anatomie comme les règles de la perspective, pour parvenir à une liberté et une modernité intemporelle.

«Enfance, maturité, vieillesse, ce sont tous les âges de la vie qui sont représentés, conclut Catherine Lépront. Mais également toutes les émotions, les humeurs du romantisme et c’est bien d’une rêverie sur l’humanité qu’il s’agit, en même temps que d’une rêverie sur l’art – antique, classique et déjà moderne.»