mercredi 19 novembre 2008

Emil Nolde au Grand Palais

Galeries nationales du Grand Palais, Paris, du 25.09.08 au 19.01.09
Emil Nolde, de son vrai nom Emil Hansen, né en
1867 à Nolde au Schleswig-Holstein à la frontière germano-danoise et décédé en 1956, est un peintre allemand.

Fils de paysan, il a d'abord pratiqué la sculpture ornementale avant de s'intéresser à la peinture. Il apprend le dessin à
Karlsruhe, puis à Saint-Gall en Suisse où il enseigne cette matière jusqu'en 1897. Il part alors compléter sa formation à Munich, à Dachau, puis à Paris, en 1899, où il est confronté aux peintures classiques du Louvre et où il fréquente l'Académie Julian en 1899. Il se partage ensuite entre Copenhague et Berlin et séjourne souvent dans l'île d'Alsen. Il ne découvre les tableaux de Vincent van Gogh et de Paul Gauguin au cours d'expositions à Berlin et à Weimar, œuvres qui vont l'influencer profondément par la suite.

Il commence à exposer dès
1906 et notamment à Dresde où sa peinture à thématique campagnarde, avec un traitement des couleurs vives en pâte épaisse, enthousiasme les artistes du groupe Die Brücke (traduit par le pont). Emil Nolde s'y inscrit à partir de 1906 sur une invitation de Karl Schmidt-Rottluff. Il s'agit d'un mouvement d'expressionnisme où les couleurs sont présentées de manière brute voire brutale et vive, avec un dessin rapidement exécuté, à vif.La thématique de son œuvre est alors exclusivement florale et Nolde quitte le groupe fin 1907 pour des raisons de divergence d'opinion tout en conservant des liens d'amitié avec certains de ces membres.
A partir de
1905, il s'installe à Berlin, d'abord quelques mois par an, en hiver. La vie urbaine et nocturne lui inspire de nombreux tableaux. Il y rencontre en 1907 le peintre Edvard Munch. Sa notoriété grandit et il s'inscrit à la Sécession berlinoise. Nolde est assez mal à l'aise dans ce milieu : ses toiles sont, de plus, régulièrement refusées par les expositions de ce groupe. Avec d'autres artistes (dont ceux de Die Brücke), il crée alors en réaction la nouvelle Sécession, dont la première exposition a lieu en 1910. Il est alors exclu de la Sécession. Les thèmes de ses tableaux évoluent, il aborde des sujets religieux, employant la même technique de couleurs pures en aplats. Il peint notamment un retable en neuf parties en 1911-1912 sur la vie du Christ. Il peint également de nombreuses marines dont certaines sont à la limite de l'abstraction. Il se passionne pour l'art primitif : en 1913 il séjourne plusieurs mois dans des îles du Pacifique où il peint de nombreux croquis et aquarelles. Il en reprend les thèmes dans plusieurs tableaux faits à son retour en Europe.Il arrive que Nolde détruise certaines de ses toiles quand elles ne lui plaisent pas.
Il se retire au début de la première guerre mondiale dans un village près de son lieu de naissance, puis à
Seebüll où il finira ses jours en 1956. Il retourne alors vers la peinture florale de sa jeunesse.

En 1935, il adhère au parti nazi dans l'espoir d'être accepté par le régime. Il est défendu dans un premier temps par Goebbels, amateur d'expressionisme et certaines de ses aquarelles décorent même son appartement[1]. Une salle lui est consacrée à la galerie nationale de Berlin. Cependant son art est critiqué par Alfred Rosenberg qui a les faveurs d'Hitler en matière culturelle : le 23 août 1941 Adolf Ziegler lui enjoint de cesser de peindre, ce qu'il refuse de faire[2]. Nolde est alors expulsé de l'Académie des arts. Au cours de la campagne contre l' "art dégénéré",un grand nombre de ses œuvres (1052 exactement) exposées dans les musées allemands sont confisquées et certaines sont détruites sur ordre des nazis.
Il se retire alors à
Seebüll et peint de très nombreuses aquarelles qu'il appelle ses « tableaux non-peints », en référence avec son interdiction d'exercer son art. Après la guerre, il reprend les grands formats et la peinture à huile, puisant comme modèles nombres de ses aquarelles des périodes troubles.

La partie la plus connue de son œuvre reste ses tableaux de style
expressionniste. Ses thématiques sont variées, allant du religieux aux paysages. Quelques thèmes sont plus développés, comme la danse ou les masques.
Nolde a également beaucoup manié l'
aquarelle où il mêle de l'encre ou de la craie. Il utilise particulièrement ces techniques durant la Seconde Guerre Mondiale où il peint plus de 1300 œuvres avec ces dernières, du fait de l'interdiction qui lui a été signifié de réaliser des tableaux[

Le peintre a eu une activité importante de gravure dont la
lithographie. Ses premiers essais remontent à 1907. A partir de 1913, il peint directement sur la pierre, aboutissant aux œuvres les plus achevées. Il s'adonne également à l'eau-forte et à la gravure sur bois. Il n' a cependant guère poursuivi son œuvre gravée au-delà de 1926, même s'il existe une série de six planches datant de 1937.